top of page
  • Photo du rédacteurFanny Froc

Hara et bassin - partie 2/3

Dernière mise à jour : 2 janv.

On se retrouve une nouvelle fois sur ce blog à aborder le sujet du ventre après la 1ère partie sur l'utérus, pour creuser encore la thématique du ventre subi au ventre en vie.




Toujours dans ce voyage de voir les choses sous un nouvel angle, comment traduisez-vous les douleurs ? Qu’est-ce d’après vous viennent-elles raconter ? Qu’est-ce qu’elles viennent nous dire ? Bien évidemment, nous pourrions passer de nombreuses heures et beaucoup d’énergie à chercher le pourquoi du comment. Et à se perdre dans les méandres des symptômes sans trouver véritablement la source. Maintenant, je vous propose de voir la douleur, non plus comme un signe qui vous dit qu’à l’intérieur quelque chose ne va pas mais plutôt comme un signal pour faire le chemin vers vous. Pour vous tourner enfin vers votre corps et l’écouter vraiment. J’appelle cela le « pouvoir du renversement ». Autrement dit, au lieu de mettre son focus vers la douleur et le désire de l’éteindre absolument. L’idée est de renverser la situation en réalisant que la douleur est comme une chance ; une chance pour enfin se mettre au centre de ses priorités et d’agir vers la prise en soin de son corps et de soi.


A ce sujet, je vais vous rapporter deux histoires. La mienne dans un 1er temps et celle d’une de mes clientes en coaching pro. J’ai déclaré à l’âge de 23 ans une maladie intestinale chronique inflammatoire, appelée, la rectocolite hémorragique, RCH pour les habitués ( ! ). J’étais à ce moment infirmière. J’ai continué à travailler dans le service de psychiatrie adulte dans lequel j’étais tout en mettant en place de nouvelles habitudes de vie pour ma santé ; comme une alimentation sans gluten, des recherches sur l’origine de la maladie, des remèdes maison à base de plantes…etc. J’ai tout fait pour garder ma vie habituelle, j’ai juste rajouté à mon quotidien des rituels santé. Mais il est arrivé un temps où je devais bien me rendre à l’évidence. Je ne pouvais plus continuer ainsi. J’ai réalisé que ne serait-ce que les horaires changeant de matin puis d’après-midi allaient à l’encontre de la qualité de mon rythme de sommeil. J’ai donc quitté l’hôpital dans l’optique de mettre encore plus de justesse et d’équilibre dans mon rythme de vie et ainsi soutenir la vie dans ce ventre, plutôt que de le subir et de me forcer à tenir bon chaque jour pour aller au travail. Et c’est surement l’un des plus beaux cadeaux que je me sois offert car après cela, j’ai pu vivre au rythme de mon corps, ajuster mon quotidien en cas de douleurs invalidantes et écouter la fatigue interne. Cela n’a pas été compris par tout le monde ! Loin de là. D’autant plus que cette maladie, comme tant d’autre est invisible. Pourtant moi, à ce moment-là, je savais que j’avais pris la meilleure décision pour ma vie. Ce ventre subi est devenu à partir de là celui qui m’a guidé vers la vie. Ma vie ; celle que je devais vivre en fonction de qui j’étais tout simplement.


L’histoire de ma cliente est quasiment similaire, à la différence, c’est que cette femme a longtemps cru qu’elle devait mettre son énergie vers le changement de métier. Atteinte d’une maladie invisible et elle aussi mal connu dans son processus de déclenchement et d’évolution, répondant au nom de candidose ; ma cliente avait repéré que le stress au travail influençait les poussées de la candidose. Très simplement, elle a voulu éliminer l’élément aggravant. En changeant de métier se disait-elle, je n’aurais plus de stress donc plus de poussées. Soit, le résonnement se tient. Cependant dans la vie ça n’est pas aussi simple que cela. Elle a fait un bilan de compétences, qui l’a, à sa grande surprise, réorientée vers le métier d’infirmière, métier qu’elle exerce déjà. Donc retour à la case départ. Les années passent et la candidose évolue. Cela ne va pas mieux. Jusqu’au moment où nous nous retrouvons en consultation avec cette nouvelle prise de conscience : une reconversion professionnelle demande beaucoup d’énergie, de persévérance et de concentration. Actuellement, elle est physiquement et psychologique sans ressource. Son corps lui demande qu’une chose : du repos, de la douceur, de la lenteur et la mise en place sur la durée de rituels pour sa santé comme suivre un régime alimentaire approprié, dormir un certain nombre d’heure, pratique une activité physique douce… Ce qui jusque-là lui était impossible avec des horaires en décalés et une profession qui lui demande beaucoup d’énergie. Ma cliente a donc changé de focus en passant d’un projet de reconversion et une prise en compte de soi en priorité, ce qui dans sa vie, ne lui était jamais arrivé. La reconversion viendra plus tard…




Pour aller plus loin >> téléchargez le guide Cycle Complice <<




Partons à présent un peu plus à l’est de notre continent. Allons en Asie. Le ventre, et plus précisément, la zone du bas du ventre, du petit bassin est appelé le Hara (au Japon) ou le Dantian (en Chine). Le Hara est plus que le ventre physiologique, il est le centre vital, source de vie, d’énergie et de créativité. J’apprécie particulièrement cette considération du ventre car il est ainsi vu comme complet, et non pas comme une zone du corps qui doit rester plate pour correspondre à des standards de mode. Un seul épisode ne suffirait pas pour parler de toute la portée du Hara. Mais retenez qu’il est ce à partir de quoi tout se mû : mouvements du corps entier, pensées intellectuelles, projets de vie, sexualité, créativité, envies et désirs, énergie…


En Shiatsu, qui je rappelle est une de mes pratiques thérapeutiques depuis plus de 12 ans, le Hara est la zone du corps sur laquelle le thérapeute va faire son bilan à la fois organique et énergétique. Sur le ventre entier, il existe une cartographie, comme en réflexologie plantaire, qui représente les organes vitaux du corps humain et qui viennent raconter beaucoup de choses sur la vie tant intérieure que quotidienne de la personne. Pour Shizuto Masunaga, psychologue et créateur du Zen Shiatsu, les étudiants devaient observer pendant un an leurs maitres Shiatsu avant d’eux-même toucher un patient ; et il a même annoncé à la fin de sa vie qu’il fallait consacrer au moins 12 ans d’études au massage du ventre, connu au Japon sous le terme de Ampuku ou Chi Nei Tsang en chinois. Autant dire que le ventre recèle de nombreuses informations et méandres s’il faut autant d’années à un thérapeute avant d’exercer son art du toucher.


Mais vous pouvez tout à fait pratiquer des auto-massages qui sont tout à fait abordables et accessibles dans l’instant car pratiqués sur soi-même. Je crois d’ailleurs, et c’est ma volonté avec cet épisode et dans tous mes accompagnements que la réappropriation des auto-soins est essentielle de nos jours. Vous pouvez lisser et palper tout en douceur votre ventre, poser vos mains chaudes dessus. Respirer profondément. Faites-vous confiance. Vos mains savent où aller. Et répéter cette pratique, c’est comme cela que vous développerais votre savoir-faire.


De façon plus terre à terre, le Hara est aussi au centre du corps. Il suffit de se mettre debout, les bras levés pour constater que le ventre est au centre ; il agit ainsi comme centre de gravité du corps entier. En re-considérant le ventre comme le centre du corps, à partir duquel tout mouvement prend sa source et s’équilibre, cela peut modifier notre regard envers ce dernier. En effet, sans lui, pas de vie. Quel beau soutien nous offre-t-il là.


Et notre ventre, où va-t-il trouver du soutien lui ?



Notre ventre a cette chance de pouvoir s’offrir un siège très confortable afin de se poser. Ce siège, c’est notre bassin osseux, celui qui à mon sens sert de point de gravité au corps humain. Le bassin est à la fois cette base solide, ancrée et cette balancelle souple et fluide. Le bassin humain me fait penser au culbuto. Si vous ne me connaissez pas encore, vous allez vite découvrir ma passion pour cet assemblage osseux. Le bassin, tout comme le ventre me fascine. Il contient à lui seul nos organes de reproduction et une partie de nos organes digestifs et d’élimination. Autant dire de suite, que sans lui impossible de vivre, ni de se tenir debout d’ailleurs. C’est en effet, bien à partir de l’arrière du bassin que la colonne vertébrale s’érige dans sa verticalité. Il y a aujourd’hui encore trop de fausses croyances sur le bassin. Savez-vous par exemple qu’il est en réalité impossible de « poser nos mains sur nos hanches » comme on le dit dans le langage populaire. Nos mains sont en fait posées sur nos iliaques, ou pour être plus précise, sur nos crêtes iliaques.




Et savez-vous combien d’os différents il faut pour constituer un bassin ? Vous connaissez certainement leurs noms : iliaques, crêtes iliaques, ischions, pubis, sacrum, coccyx. Oui, mais il n’y a que 3 os dans notre bassin. L’iliaque, la crête, l’ischion et le pubis sont en fait un seul et même os. Ces noms désignent les différentes parties de cet os. Et nous en avons deux. Un de chaque côté, qui fait le tour de notre corps de l’arrière, sur le côté, jusque devant. A l’arrière il y a le sacrum, et au bout de celui-ci un 4ème tout petit os : le coccyx. A l’avant, les deux os du pubis s’unissent au niveau d’une articulation nommée la symphyse pubienne, qui est un cartilage fibreux. Ce qui signifie donc que l’ensemble de notre buste, notre colonne vertébrale et nos deux jambes s’appuient tous sur seulement trois os. Dont deux qui font le tour de notre corps et un à l’arrière qui a schématiquement une forme de triangle. Les taoïstes appellent le sacrum « l’os de l’immortalité ». Autant dire l’importance de ce dernier.

Autre fausse croyance concernant le bassin humain : il est souvent représenté dans sa mauvaise inclinaison et beaucoup de pratiques corporelles imagent le bassin comme un grand bol ou un grand réceptacle. Ce qui le présente de façon trop incliné vers l’arrière ; en rétroversion. Et cette rétroversion n’est pas la position naturelle du bassin. Pour que vous compreniez, cela reviendrait à être dans une bascule, fesses rentrées et le pubis pointé devant !! Dans cette posture, nous sommes affessés.es et cela nous rend peut avenant pour aller de l’avant dans nos vies !! En réalité, quand nous sommes debout, le bassin est légèrement basculé vers l’avant ; comme si, le « bassin réceptacle » versé son contenu vers l’avant. Le bassin est ouvert vers l’avenir. Et vue de derrière les deux iliaques sont comme deux grandes ailes d’un papillon ; et le sacrum comme le corps de ce papillon. La symbolique n’est pas du tout la même entre le bol et le papillon ! Vous ressentez la différence ?


A ce sujet, je souhaite vous faire un petit aparté sur l’intelligence symbolique. L’intelligence symbolique est souvent mise en opposition à l’intelligence logique, qui en l’espace de deux siècles a complètement disparu de nos conceptions au détriment de la dernière. Cependant, ces deux intelligences ne sont pas opposées, mais complémentaire. L’une ne va pas sans l’autre. Redonnons donc ici toute la valeur à l’intelligence symbolique qui manque trop dans notre civilisation actuelle. Alors que l’intelligence logique porte sur des faits qui se déroulent dans le temps et à l’extérieur de nous. L’intelligence symbolique, elle, porte sur une réalité qui se passe à l’intérieur de nous et qui est toujours actuelle. L’intelligence symbolique est la dimension existentielle. Mais comme l’intelligence symbolique est fort méconnue dans notre modernité, nous avons tendance à interpréter ce qui est d’ordre symbolique avec l’intelligence logique. Malheureusement cette dernière en tord le sens et, nous savons bien que les constructions de la pensée logique sont sans limites. Nous nous éloignons ainsi de la réalité vécue de notre existence, et nous nous perdons dans les limbes de l’absurdité…


Revenir au corps et à la sensation, la voilà la réalité de l’instant.


Alors lorsqu’on réalise, en soi, que le bassin n’est pas dans une posture de réceptacle passif mais dans une position pro-active d’ouverture vers le monde avec deux ailes pour voler vers sa liberté, cela n’apporte pas la même tonalité dans notre existence humaine. D’autant plus, comme je l’ai mentionné juste avant, le ventre et plus précisément le bas ventre est la réserve de notre énergie vitale. Le bassin projetant cette énergie vers l’avant nous invite à être acteur.rice de notre vie et dans notre pleine liberté d’être.


Maintenant, il n’y a plus qu’à se poser en lui et lui faire confiance !





Pour aller plus loin sur le sujet du ventre, trouvez toutes les informations dans le guide Cycle Complice et écoutez l'épisode 13 du Podcast J'peux pas J'ai lune



Fanny pour ACE Formation

Comments


bottom of page